AGRICULTURE URBAINE : UNE RÉPONSE AUX ENJEUX DU 21E SIÈCLE ?

Territoires Publié le 14 septembre 2022 / Dernière mise à jour le 22 septembre 2022
agriculture urbaine

« Agriculture » et « urbaine », voilà deux mots qu’on n’imaginait mal se marier. Elles épousent pourtant un courant planétaire de plus en plus fort, soit celui de la recherche d’une résilience alimentaire des communautés. À l’instar de grandes métropoles dans le monde, les villes du Québec et de la région Auvergne-Rhône-Alpes adoptent des stratégies de développement de l’agriculture urbaine sur leurs territoires. Regards sur ces projets « plantés » d’un côté et de l’autre de l’Atlantique.

Une solution bien de son temps


Certes, l’agriculture péri-urbaine a déjà été présente autour des grandes villes. On pense au Marché Bonsecours à Montréal qui, dans les années 1940, devient l’endroit stratégique des producteurs maraîchers des alentours pour vendre leurs produits aux citadins. Ou encore à la banlieue maraîchère et le commerce des légumes à Lyon jusqu’en 1939. Si ce type d’agriculture répondait aux enjeux de l’époque, celle qui se développe ces dernières années au sein même de nos villes se veut une solution aux défis de son temps. Des défis que sont notamment la crise sanitaire mondiale, les changements climatiques, les tensions géopolitiques, les perturbations des chaînes d’approvisionnement.

Dans son dernier rapport phare sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) signale qu’en 2021, jusqu’à 828 millions de personnes ont souffert de faim chronique dans le monde. Certains chercheurs arguent même que l’agriculture urbaine deviendra indispensable d’ici 2050 pour nourrir une population mondiale à 80 % citadine.

Soutien des villes et des pouvoirs publics

Au vu de ces chiffres alarmants, l’intégration de l’alimentation dans l’aménagement urbain semble incontournable. L’essor de différents modes d’agriculture urbaine se confirme ainsi avec l’appui des pouvoirs publics et l’implication d’entreprises et d’associations. Clermont-Ferrand a été l’une des villes pionnières en France dans l’accueil d’une ferme urbaine au cœur de la ville en 2018. Du côté de Lyon, le conseil de la Métropole de Lyon a adopté à l’unanimité en juin 2021 une nouvelle stratégie agricole. En août 2022, la ville de Montréal a octroyé 1 M$ pour rénover 25 jardins communautaires et en créer un nouveau. Cette initiative s’inscrit ainsi dans la Stratégie d’agriculture urbaine de la ville adoptée en 2021 qui vise à augmenter de 33 % le nombre d’hectares de superficies cultivées d’ici 2026.

On en parle au Centre Jacques Cartier (CJC)

Dans son webinaire Trait d’union prévu le mardi 27 septembre prochain (11 h au Québec / 17 h en France), le Centre Jacques Cartier recevra Madame Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement et de la transition écologique à la ville de Montréal, et Monsieur Jérémy Camus, vice-président de la Métropole de Lyon, délégué à l’agriculture, l’alimentation et la résilience du territoire.

Cette discussion permettra d’interroger les deux élus sur les réalités du développement de l’agriculture urbaine sur leur territoire respectif, ainsi que les freins qu’ils rencontrent et les outils mis en place pour contribuer à son essor. Toute l’information ici.

De plus, dans le cadre de la programmation de la 34e édition de ses Entretiens qui se dérouleront au Québec du 28 au 30 novembre, le CJC proposera une conférence sur le sujet. Elle sera organisée par l’Université du Québec à Montréal (UQAM), l’Université Clermont Auvergne et VetAgro-Sup sur le thème « L’agriculture Urbaine, un levier d’intégration territoriale ». La programmation finale est en cours d’élaboration ; restez à l’affût sur http://centrejacquescartier.com/ !