Pour commencer, la France et le Québec entretiennent des relations directes et privilégiées depuis les années 1960. Celles-ci sont entre autres tissées sur des liens historiques, culturels et économiques. Par ailleurs, cette coopération a un cadre juridique distinct de celui de la coopération entre la France et le Canada.
Des relations politiques historiques
De ce fait, la Délégation générale du Québec, installée à Paris depuis 1961, et le Consulat général de France à Québec ont des rôles politiques et de coopération similaire à ceux d’ambassades. À cet égard, les relations entre la France et le Québec sont institutionnalisées par la pratique des rencontres alternées des Premiers ministres des deux territoires. Ces rencontres ont lieu tous les deux ans.
Par la suite, la France et le Québec signent, une entente sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles le 17 octobre 2008. Dans le but de faciliter l’exercice des professions règlementées sur le territoire de l’autre partie. Grâce à cette entente, plusieurs milliers de personnes ont bénéficié de près de 80 ARM (infirmiers, avocats, ingénieurs, médecins, etc.). Ils ont ainsi fait reconnaître leurs compétences de part et d’autre de l’Atlantique.
France-Québec : des relations économiques qui restent privilégiées malgré la crise
Malgré 3 consécutives de forte croissance d’échanges de biens entre la France et le Québec, la crise sanitaire débutée en mars 2020 a un impact majeur.
D’après les chiffres de l’Institut de la Statistique du Québec, les exportations de produits français vers le Québec s’établissent à 3,28 Mds CAD (2,1 Mds € (2)) en 2020. Soit, une baisse de 14,3 % par rapport à 2019. Toutefois, les ventes de produits québécois en France ne connaissent quant à eux qu’une baisse plus légère (-1,9 %). De plus, le secteur aéronautique reste très important pour les 2 partenaires. Il représente de ce fait 24 % des échanges totaux. Ensuite, concernant les produits français les industries : vinicoles, pharmaceutiques et cosmétiques représentent les autres principaux secteurs d’exportation. Alors que du côté québécois, ce sont surtout les exportations de minerais de fer qui mènent les échanges.
En outre, le Québec reste en 2020 la principale province partenaire de la France au Canada (47,5 % des échanges France-Canada) devant l’Ontario (31,2 %). Enfin, parmi les pays de l’Union européenne, la France est maintenant le 2e fournisseur du Québec (derrière l’Allemagne) et le 3e client (derrière l’Allemagne et les Pays-Bas).
De riche coopération culturelle, scientifique et institutionnelle
À l’inverse de la coopération franco-canadienne, les grandes orientations de la coopération franco-québécoise sont fixées par les Premiers ministres. De ce fait, elle est structurée par la Commission permanente de coopération franco-québécoise (CPCFQ).
Par ailleurs, les échanges entre collectivités territoriales françaises et québécoises se sont considérablement développés, grâce au « Fonds franco-québécois pour la coopération décentralisée » (FFQCD, 2005).
Outre cela, la coopération scientifique et universitaire est dense. En effet, la majorité des actions cofinancées ont pour but de développer des partenariats :
- création de cursus intégrés
- création de laboratoires conjoints,
- programmes de thèses en cotutelle (déjà plus de 3000 soutenues),
- mobilité des enseignants,
- organisation de colloques (comme les Entretiens Jacques Cartier).
Si cette coopération renforcée par la signature d’un nouvel accord le 6 mars 2015 pour la mobilité étudiante. Avec pour objectif un alignement des frais des étudiants français nouvellement inscrits dans un programme de premier cycle québécois. L’accord prévoit en revanche le maintien de frais de scolarité similaires aux étudiants québécois pour les étudiants français en 2e et 3e cycle.
Enfin, la coopération culturelle franco-québécoise est particulièrement riche. Et cela est le cas dans tous les domaines de la création artistique contemporaine. De plus, elle repose sur une logique de partenariats avec les nombreux opérateurs culturels et artistiques locaux. Si bien que le Québec est le premier marché d’exportation des industries culturelles françaises.