Certaines grandes réalisations sont parfois nées dans un espace exiguë ou hors norme. L’histoire du Centre Jacques Cartier (CJC) s’inscrit en quelque sorte dans le mythe puisque les premiers locaux qui lui sont attribués en 1984 sont situés dans un sous-sol de l’Université de Lyon 2.
C’est là, qu’entre 1984 et 1986, les contacts et projets de coopération interuniversitaire se multiplient, et que les tests de conférences s’avèrent concluants. Les premiers Entretiens Jacques Cartier (EJC) voient ainsi le jour en 1987 à Lyon. À la suite de cette première édition, la programmation d’une rencontre au Québec est pressentie pour l’année suivante, et l’Université de Montréal prend la tête de l’organisation d’une deuxième édition des EJC.
Par la suite, le Centre Jacques Cartier décide de poursuivre les rencontres sur une base annuelle et renouvelée. À la composante essentielle qu’est la recherche scientifique, seront rapidement intégrés les milieux culturels, d’affaires, et gouvernementaux. Alors que cette ouverture multidisciplinaire est un principe incontournable aujourd’hui, l’originalité de la formule en étonne plus d’un il y a quarante ans.
Au fil des ans, sur ce pont érigé entre la région Auvergne-Rhône-Alpes et le Québec, des liens multiples et actifs se sont tissés entre des acteurs des deux territoires – et même des amitiés durables. Les découvertes du passé, les innovations du présent et les enjeux du futur n’ont cessé de donner le ton aux thématiques des conférences et événements du Centre Jacques Cartier. N’échangeait-on pas déjà, dans les éditions des EJC du début des années 90, sur l’environnement, la gestion des déchets, la conservation et le traitement des eaux, encore sur la bioéthique et les nouvelles technologies… ?
Fidèle à son histoire mais aussi tourné vers l’avenir, le Centre Jacques Cartier est plus que jamais l’animateur d’une intelligence collective et une plateforme de projets partagés au sein d’un espace francophone international. Grâce à un réseau solide et solidaire, un véritable engagement de ses partenaires, et le précieux soutien des institutions et collectivités locales des deux territoires, il restera ce créateur de liens biculturels, multidisciplinaires et intergénérationnels pour construire demain.
Pour reprendre ce souhait latin souvent formulé en ouverture des premiers Entretiens : « Ad multos annos », ce qui signifie « Pour de longues années encore »…