Entrevue : Eric Maurincomme, Directeur de l’INSA Lyon

Partenaire Publié le 22 novembre 2017 / Dernière mise à jour le 11 mai 2022

Eric Maurincomme pour l’INSA LYON :

Quelle est l’histoire des échanges entre l’INSA et le Québec ? 

Les échanges entre l’INSA Lyon et le Québec dans le domaine de la recherche sont extrêmement anciens. En effet, dans différents domaines, des collaborations ont été mises en place entre les laboratoires de l’établissement et ceux de différents sites québécois comme l’Ecole Polytechnique de Montréal, l’Université Laval à Québec, l’Université de Sherbrooke et des centres de recherches comme l’IMI (Institut des Matériaux Industriels) de Boucherville dans le domaine des nanomatériaux, de l’énergie, des polymères et composites ainsi que de la plasturgie, etc. Un doctorat honoris causa de l’INSA de Lyon a été attribué au professeur Carreau de l’Ecole Polytechnique de Montréal, car celui-ci est un rhéologue, c’est-à-dire un spécialiste de l’écoulement des polymères à l’état fondu et donc de leur mise en œuvre, à l’occasion de l’intégration de l’Ecole Supérieure de Plasturgie d’Oyonnax au sein de l’INSA Lyon.

Le projet le plus emblématique avec le Québec est la création en 2011 d’un LIA (laboratoire international associé) entre l’université de Sherbrooke et l’INL (Institut des Nanotechnologies de Lyon) de l’INSA Lyon qui devait donner lieu des années plus tard à la création d’une UMI (unité mixte de recherche) et de nombreux enseignants-chercheurs de Sherbrooke ont séjourné dans nos laboratoires, avec une durée allant également jusqu’à 2 ans. Plusieurs enseignants chercheurs de l’INSA Lyon ont effectué des séjours parfois de  2 ans dans ce laboratoire puis unité et un professeur de l’INSA Lyon a même été directeur de celle-ci.

Quelle place ont la coopération étudiante et la recherche dans les échanges franco-canadiens ?

Les échanges franco-canadiens dans le domaine de la recherche sont très nombreux. Si ces échanges sont aussi importants, c’est que la manière de faire la recherche en France est assez proche. La culture francophone joue un rôle plus important que l’on ne croit. Les chercheurs perçoivent une nécessité d’y introduire une certaine dose de conscience, c’est-à-dire de responsabilités vis-à-vis des attendues de sa recherche. C’est d’ailleurs dans cette même philosophie que les Entretiens Jacques Cartier se proposent d’intégrer des volets de sciences humaines et sociales sur des sujets scientifiques. Ce regard sociétal associé au développement scientifique ou technologique est une marque de l’INSA Lyon et entre en résonance avec la philosophie revendiquée des Entretiens Jacques Cartier d’associer sciences exactes et ingénierie avec les sciences humaines et sociales.

Quel est l’intérêt pour l’INSA d’avoir intégré le Centre Jacques Cartier ?

Les valeurs portées par le Centre Jacques Cartier à la fois de mêler sciences exactes et ingénierie avec une responsabilité sociétale et la nécessité d’échanges à l’échelle internationale autour d’une culture aussi forte que la francophonie, font que l’INSA se sente à part entière appartenir au Centre Jacques Cartier.

Quels ont été les initiatives et projets pilotés par l’INSA dans l’histoire des Entretiens Jacques Cartier ?

L’INSA de Lyon a été très fortement impliqué dans les précédentes éditions des Entretiens Jacques Cartier à la fois naturellement sur des sujets portés par l’Unité de Recherche Internationale UMI LN2 dans le domaine des nanotechnologies et de l’énergie (un colloque est régulièrement organisé dans ce cadre à chacun des entretiens) mais aussi dans d’autres domaines comme par exemple l’acoustique (construction d’un Laboratoire International Associé en cours de construction entre le LabEx CeLyA et le laboratoire CAUST de l’Université de Sherbrooke), les procédés de polymérisation pour les polymères, la ville de demain, etc.

Quels projets suite aux EJC ont pu être développés ?

Les Entretiens Jacques Cartier dans les domaines des différents colloques organisés ont permis de mettre en commun des synergies entre les laboratoires de l’INSA Lyon et les laboratoires québécois dans différents domaines : matériaux en particulier polymère, plasturgie, matériaux composites, énergie, acoustique, nano technologies, robotique de service, urbanisme et architecte, et donc des travaux scientifiques communs avec l’échange de jeunes chercheurs sur des périodes plus ou moins longues.