Denis Coderre est également Président de la communauté métropolitaine de Montréal.
À quand remonte la collaboration entre Montréal et Lyon ?
Plus de 35 ans de coopération unissent Montréal et Lyon. Après un protocole d’amitié conclu en 1979, un protocole d’accord et de coopération a été signé en 1989. Depuis, cette coopération n’a cessé d’évoluer et s’est orientée sur les secteurs d’excellence des deux villes.
En 2014, nous avons signé trois ententes de coopération, soit un nouveau protocole de coopération Lyon-Montréal, une entente entre la Communauté Métropolitaine de Montréal et le Grand Lyon, et un protocole de coopération entre le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) et le pôle de compétitivité IMAGINOVE.
Le succès de notre collaboration n’est plus à démontrer et se concrétise notamment par la collaboration des villes de Montréal et de Lyon auprès du Centre Jacques Cartier pour l’organisation des Entretiens annuels dont nous marquerons cette année la trentième édition.
Je tiens aussi à rappeler quelques exemples d’aboutissements majeurs de notre collaboration que sont l’instauration d’une liaison aérienne directe entre nos deux villes inaugurée l’année dernière et la mise à l’honneur de Lyon lors de la dernière édition du festival Montréal en Lumière.
Depuis quelques années, cette amitié entre Lyon et Montréal s’est également transposée à l’échelle de nos deux régions métropolitaines. Ainsi, depuis 2008, le Grand Lyon et la Communauté métropolitaine de Montréal entretiennent de nombreux échanges politiques et administratifs. Cette collaboration a débuté à la faveur d’une série d’échanges multilatéraux impliquant la Communauté urbaine de Lyon, la Communauté urbaine de Bordeaux, la Communauté métropolitaine de Québec ainsi que la Communauté métropolitaine de Montréal. À l’époque, l’objectif de ces rencontres était de partager les approches respectives de ces quatre institutions métropolitaines en matière de gouvernance et de bonnes pratiques tout en identifiant des domaines de coopération possible. Une certaine connivence s’est alors développée entre la CMM et le Grand Lyon et s’est par la suite prolongée, notamment dans le cadre des Entretiens Jacques Cartier.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur ces protocoles de coopération ?
Le protocole de coopération entre nos deux villes signé en 1989 et renouvelé en 2014 exprime notre volonté de promouvoir des contacts, des échanges d’expérience et des actions communes dans plusieurs domaines, notamment sur le rôle de métropole internationale, sur leur présence à l’intérieur des réseaux internationaux et de la francophonie, ainsi que sur la mise en œuvre de nos plans de développement économique, social, touristique et culturel.
Ce genre d’entente permet aussi à nos deux villes de maintenir l’actuelle coopération dans des domaines d’excellence que sont les sciences de la vie, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, plus particulièrement la stratégie « villes intelligentes », l’innovation et les industries créatives.
Les villes de Montréal et de Lyon poursuivront leurs collaborations auprès du Centre Jacques Cartier pour l’organisation des Entretiens annuels, vecteur majeur d’échanges universitaires en plus de favoriser les coopérations entre l’Université de Lyon, les universités de Montréal et leurs organismes associés (laboratoires, instituts de recherche, etc.
Pour ce qui est du protocole de coopération entre la CMM et le Grand Lyon signé en octobre 2008, il porte sur les compétences communes à ces deux institutions en matière de planification, de coordination et de financement. En signant ce protocole, la CMM et le Grand Lyon ont voulu sceller leur volonté de promouvoir des contacts, des échanges d’expérience et des actions communes dans plusieurs domaines, notamment l’aménagement du territoire, le développement économique, le transport, l’environnement et le logement social.
Ce protocole de coopération multiplie les occasions de développement pour les forces vives de nos collectivités respectives et constitue une source d’inspiration pour nos politiques et stratégies métropolitaines. Il permet à ces deux instances que sont le Grand Lyon et la CMM de rester informées et d’échanger sur leurs pratiques concernant les stratégies à développer dans leurs domaines spécifiques de compétence.
Pour faciliter la mise en œuvre de ce protocole de coopération, la Communauté métropolitaine de Montréal et le Grand Lyon se sont engagés à fournir les éléments d’information et de documentation, à organiser des missions d’études et d’expertises ainsi que des séminaires conjoints de travail.
Quel est l’intérêt pour la CMM d’avoir intégré le Centre Jacques Cartier ?
Pour la Communauté métropolitaine de Montréal, les Entretiens Jacques Cartier représentent une occasion unique d’échanger avec nos vis-à-vis lyonnais sur nos expériences respectives en tant que régions métropolitaines. L’aménagement urbain durable, la gestion des matières résiduelles et la planification intégrée de l’aménagement et du transport constituent certaines des thématiques jusqu’ici abordées, recoupant plusieurs de nos préoccupations.
Année après année, les Entretiens Jacques Cartier demeurent synonymes de fructueux échanges d’idées, de savoir et de pratiques. La participation d’élus, de professionnels et d’universitaires permet de confronter les réalités que vivent ces trois acteurs clés de l’action publique.
J’en profite pour saluer le travail du Centre Jacques Cartier pour l’organisation de ce grand rassemblement annuel de la communauté francophone de chercheurs et universitaires, de décideurs, de chefs d’entreprises et d’acteurs du monde culturel. En définitive, les Entretiens Jacques Cartier favorisent la synergie entre Montréal et Lyon et contribuent à l’essor de nos deux régions et de nos communautés respectives.
Qu’attendez-vous de la prochaine édition des Entretiens Jacques Cartier ?
Cette trentième édition des Entretiens Jacques Cartier, qui se tiendra à Montréal du 16 au 18 octobre 2017, revêtira un caractère un peu spécial alors que nous célébrons cette année le 375e anniversaire de la fondation de Montréal. Si l’esprit est à la fête et aux célébrations, notre regard sera porté sur l’avenir et sur les défis qui nous attendent. Nous en profiterons évidemment pour souligner l’amitié entre nos deux régions.
Nous aurons certainement l’occasion de rappeler, haut et fort, que les villes et les régions métropolitaines exercent désormais un rôle de premier plan pour résoudre les problèmes complexes de notre époque. La relation étroite qui unit Lyon à Montréal pourrait même être citée comme un exemple inspirant de diplomatie urbaine et une illustration de ce nouveau leadership urbain.
Comme à l’habitude, la programmation sera riche en événements et regroupera de nombreuses thématiques susceptibles d’intéresser un large public. Je formule le vœu que cette édition 2017 soit l’une des plus réussies tant au regard du contenu qui y sera discuté qu’au chapitre de la participation du public.